Attention: CPF en danger!
Après des mois interminables où le CPF était au centre de toutes les attentions suite aux nombreuses arnaques et pratiques commerciales douteuses, le voici à nouveau sur la sellette suite au rapport de la Cour des Comptes sur le financement de France Compétences, l’autorité en charge de l’alternance et du CPF (voir article) dont le déficit pourrait atteindre 5,9 milliards d’euros en 2022.
Parmi les pistes envisagées pour réduire celui du CPF, celles de la suppression pure et simple de l’éligibilité des certifications en langues (ainsi que du permis de conduire, création et reprise d’entreprises, bilans de compétences…), ou encore l’instauration d’un reste à charge pour les bénéficiaires. Or, faut-il rappeler que toute formation effectuée dans le cadre du CPF doit aboutir au passage d’une certification ? Donc, pas de certification, pas de formation (ou pas de bras, pas de chocolat !)
Le CPF, sur les rails depuis 2014, a été réellement boosté au moment de la dématérialisation du CPF fin 2019, dont l’objectif visait à amener les actifs à prendre en mains leur évolution professionnelle.
Ce qu’ils ont fait, et font de plus en plus, au vu du nombre de dossiers (2,7 milliards financés en 2021). Malheureusement, le CPF est aujourd’hui victime de son succès. En effet, même s’il l’appelait de ses vœux, le gouvernement n’a pas anticipé cet engouement, ni celui de l’alternance d’ailleurs, mettant en péril la pérennité de ces 2 systèmes, pourtant plébiscités par les entreprises et les actifs.
Que penser de cette situation ? Tout ça pour ça ? Maintenant que le système a enfin atteint une certaine vitesse de croisière et atteint ses objectifs, on tire le frein à main faute d’anticipation et de fonds suffisants, alors même que notre CPF 100% français vient d’être érigé comme modèle au niveau de l’union européenne ?
Les formations en langues sont la 2ème thématique de formation CPF, avec 17% des dossiers financés (juste derrière les formations transport et logistique). Et ce n’est pas pour rien ! Apprendre une langue ou l’améliorer n’est pas une simple envie de la part des bénéficiaires, mais bien un besoin réel dans notre économie mondialisée. D’ailleurs, les entreprises ne sont pas dupes puisqu’elles demandent régulièrement à leurs salariés, pour les formations en langues, de mobiliser leur CPF. Elles y trouvent donc également leur compte.
Je n’ai ni le carnet d’adresse, ni le pouvoir d’influer sur cette situation. Mais si chacun relaie son indignation et sa consternation face à cette situation, peut-être, naïve que je suis, que cela pourrait changer le cours des choses ??? Ou interpeler nos députés fraichement élus à agir dans le bon sens et avec bon sens ?
En attendant, je ne peux qu’inciter toute personne qui aurait comme projet de suivre une formation en langue par le biais de son CPF de s’en occuper au plus tôt afin de ne pas subir les conséquences des mesures qui seront prochainement décidées.
N’hésitez pas à relayer l’information qui pourrait éviter bien des douches froides dans un futur proche !